EXORDE
Articulation 78
Celles et ceux qui étaient au Pélerin Caroline Coco, Nathalie Damman, Florence Darville, Laurence Delperdange, Claire Frédéric, Dominique Godet, Bruno Goosse, Anouk Grandjean, Paul Hermant, Delphine Heymans, Leslie Leonie, Marjorie Paternostre, Annette Rémy, Milady Renoir, Ivan Tadic, Morfula Tenecetzis, Nathalie Toussaint, Nathy Vandenberk
Ceci n’est pas un dossier Articulations, plutôt un prologue, une préface, un avant-propos d’une série de cinq prochains dossiers articulations.
En effet, en ce début d’année 2019, nous avons tenu trois assemblées rédactionnelles. Formateurs et formatrices au CESEP, animateurs et animatrices socioculturel.le.s, militant.e.s, partenaires, collaborateurs et collaboratrices réguliers et régulières ou occa- sionnel.le.s au Secouez-vous les idées qui ont déjà écrit ou qui se verraient bien écrire se sont retrouvé.e.s pour faire le point sur les pratiques d’écritures expérimentées par chacun et chacune. Nous avons aussi, à l’occasion d’une nouvelle maquette, envisagé ensemble l’architecture, la mise en page et les rubriques. Enfin, lors de la troisième assemblée ré- dactionnelle, nous avons esquissé un plan de publications des prochains numéros. Force est de constater que l’élaboration du Secouez-vous les idées est un laboratoire et donc au-delà d’une revue, il y a une démarche que nous voulons aussi partager. C’est le propos de ce dossier : raconter en quelques lignes comment s’est fabriquée cette programmation, reprendre ce que nous avons déjà écrit sous forme de fragments de textes, images ou accroches et enfin annoncer très succintement les prochains numéros.
Synonyme de : préambule, intro, prologue, entrée en matière,…
Mais encore ? Un exode ? NON !
Le seuil d’un autre monde, d’un autre discours, d’une autre pensée !
Vendredi 5 avril 2019. Au Pelerin. Un café à Nivelles, au square Gabrielle Petit. Nous tenons notre troisième assemblée rédactionnelle de ce début d’année afin d’es- quisser ensemble un plan de publication des prochains Secouez-vous les idées.
Nous racontons. Nous écrivons. Nous rions. Nous débat- tons. En atelier d’écriture. En groupes de travail. Des fils se tissent peu à peu.
Le premier fil est celui du constat. Nous témoignons d’ex- périences de formations, d’interventions, d’actions. Une lame de fond traverse ces histoires : celle de l’épuise- ment, de la fatigue sociale observée dans le champ asso- ciatif ; l’article Un logement décent, combat utopique ? (p.3-5) en est un exemple. De même que Suzanne est tabou (p.6-8).
Le second fil est celui des petites victoires découvertes ici et ailleurs ; un autre article de ce numéro donne le ton, De proche en proche – Histoires de coeur (p.20-22) : des alternatives qui émergent, des expériences qui nous em- barquent et qui nous rendent joyeux. On a titré, comme un slogan, une formule magique qui serait « la joie d’à côté ». Si elles nous procurent de la joie, ces alternatives peuvent-elles pour autant « Faire système » ? « Faire société » ? Nous avons envie de mettre ces histoires en perspectives historique et politique. Proposent-elles une autre vision, une autre conception du monde que celle proposée par la mythologie néolibérale ? Et si pas, pour- quoi ces petites victoires provoquent-elles tant de joie ? Le troisième fil est celui des corps intermédiaires, les enseignants, les médias, les syndicats, les associations, … Quel pourrait être leur rôle ? Sur quoi pourraient-ils se rencontrer ? Que pourraient-ils faire converger ? Des ex- périences ? Des souffrances ? Des luttes ? Et quel serait le rôle de l’Education permanente ?
Le quatrième fil est celui de la transmission. Quelle place pour les aînés ? Qu’ont-ils à nous raconter ? Quelle place pour les jeunes ? De quoi vont-ils hériter ?
A plus d’une reprise, les uns et les autres ont évo- qué la possibilité d’une nouvelle rubrique. Une rubrique où nous partirions à la reconnaissance de ces épopées de gens ordinaires, de ces marges mises en lumière, de ces petites victoires. Au fur et à mesure de l’avancement de nos tra- vaux, c’est donc bien plus qu’une nouvelle rubrique, c’est l’architecture d’un dossier articula- tion qui prend forme. Et au-delà de cette archi- tecture, c’est une volonté, un désir, une aspiration à une page blanche. Eliminer ce que nous avons appelé les vieux centres ou les mythes décatis, le mythe de l’autre, du sachant, de l’étranger, etc … et transformer notre vision du monde. Et s’il nous fallait créer la carte mentale d’un autre monde ?
On arrive toujours, mais ailleurs. Tout arrive, mais à l’envers. Il y a dans ces mots prononcés par Roberto Juarroz la certitude d’une issue possible en même temps qu’une indétermination troublante …
Secouez-vous les idées n°116 - Intention
En préparant cet article nous avons repris l’ensemble des dossiers articulations publiés depuis une dizaine d’années. Nous les avons classés pour en repérer les lignes de forces. Sur quoi sommes-nous revenus inlassablement de numéros en numéros, de textes en images ? Les mutations et enjeux du XXIème siècle. La nécessité sociale de la vie associative. Les pratiques associatives, artistiques, de formation en insertion professionnelle et en Education permanente. Et bien plus largement, les nouveaux médias, la vigilance à assurer sur l’exercice des droits fondamentaux. Nous av(i)ons une balise&thisp;: replacer la question de « l’Homme en société » au cœur des images comme des textes. Depuis des années, cette phrase tourne en boucle dans nos têtes, nos conversations, nos réunions. Quel avenir ? Quel gâchis !
Le non-marchand&thisp;: une mort annoncée ! Derrière ces titres, nous avons raconté, essayé de comprendre, tiré le signal d’alarme sur la paupérisation d’une part grandissante de la population, la précarisation tout aussi grandissante des services publics et du non-marchand, de l’enseignement aux soins de santé en passant par la culture ou l’aide sociale.
Nous avons donné régulièrement la place aux récits de pratiques associatives, de démarches artistiques, d’expériences de formations car chacune à leur manière raconte le social.
Si la planète devientinhabitable, comment sauver l’humanité ? Si l’humainté rredevient sauvage, comment sauvegarder la planète ? Une tension qui devrait habiter toutes celles et tous ceux qui, dans les médias, l’enseignement ou l’éducation populaire, se donnent mission de formation, d’information, de transformation ou d’émancipation.
Secouez-vous les idées n°116
Et puis. Il y a ce moment de basculement&thisp;: Tournant le dos aux fatalistes qui disent le rêve inaccessible, nous avons choisi d’aller au travers de différents numéros à la rencontre de collectifs, de coopératives, d’associations qui réinventent le quotidien et prennent à bras-le-corps les enjeux du XXIème siècle&thisp;: Même plus peur !
Illustrons quelques-unes de ces lignes de force
Pour aller encore plus loin :
- Articulation n°40 : Le non-marchand : une mort annoncée ! - Secouez-vous les idées 81- mars-mai 2010
- Articulations n°62 : Quel avenir ? - Secouez-vous les idées 103 - sept-nov 2015
- Articulations n°65 : Quel gâchis ! - Secouez-vous les idées 106 - juin-août 2016
Humain cherche futur
Algorithme auto-apprenant, androïde, big data, cybernétique, geek hybridation, intelligence artificielle, transhumanisme, robot, smart cities, vortex temporel autant de mots qui parfois peuvent donner froid dans le dos.
Nous ne pouvons y échapper, nous sommes résolument entrés dans l’ère du numérique !
Doit-on résister ? Sur quoi ? Pour quoi ? Comment ?
Lorsque des technophiles et des technophobes s’emparent de cette question sur quoi se rencontrent-ils ? Sur quoi s’opposent-ils ?
Alors que de nombreux métiers ont à voir avec l’humain, qu’est-ce que le robot ne nous prendra pas ? L’art ? Le corps ? La conscience ?
Secouez-vous les idées N°113 : mars-mai 2018 - Articulations n°72 : Humain cherche futur
Une société de travailleurs et de travailleuses
Qu’est-ce que le travail ? A-t-il toujours existé ? Et sous quelle forme ? Quelles ont été les conditions d’émergence de notre conception moderne du travail ? Et quelles sont les logiques auxquelles il se soumet ; auxquelles il nous soumet ? Quels sont les utopies, les malentendus et les ambiguïtés portés par ce seul terme ? Et face à ce « fait social total », quelles sont les alternatives ? Au fur et à mesure que l’histoire sociale s’écrivait, le travail est devenu facteur d’intégration sociale. Et aujourd’hui, l’est-il encore autant ? C’est à ces questions que nous tentons de répondre.
Secouez-vous les idées N°77 : mars-mai 2009 - Articulations n°36 : Une société de travailleurs
Ce numéro écrit il y a dix ans a été le premier d’une série consacrée à ces alternatives émergentes, des jeunes coopératives dont « Paysans-artisans » initiée sur la commune de Floreffe, en région Namuroise, ou un territoire « Zéro Chômeur de Longue Durée » à Charleroi.
Pour aller encore plus loin :
- Articulations n°58 : Résistance(s) - Secouez-vous les idées 99- sept-nov 2014
- Articulations n°55 : Vers une économie collaborative - Secouez-vous les idées 96- déc-fév 2014
- Articulations n°75 : Même plus peur ! - Secouez-vous les idées 116 - déc-févr 2019
Nous avons aussi, trop discrètement sans doute, abordé la question des femmes et du travail.
Pour aller encore plus loin :
Résistance(s)
Est-il possible d’avoir un rapport différent avec le monde de la finance, que celui que j’ai avec un Bancontact ? Oui, heureusement ! Vous en avez sûrement entendu parler, une initiative citoyenne est née il y a à peine un an, une banque coopérative appelée NewB, qui tente de s’imposer comme une vraie banque alternative, éthique et solidaire dans le paysage belge. Pour ce faire, le chemin à parcourir est long, entre les dossiers de reconnaissance et la récolte des fonds. Mais, petit à petit, 20 euros par 20 euros, le but pourrait se rapprocher.
- Articulations n°58 : Résistance(s) - Secouez-vous les idées 99 - sept-nov 2014
- Articulation n°43 : Solitaires ou solidaires - Secouez-vous les idées 84 - déc-fév 2011
Au terme de notre assemblée rédactionelle, nous tenions donc un fil tissé à l’écoute des conclusions rendues par les différents groupes de travail, une volonté, un désir, une aspiration à une page blanche. Créer la carte mentale d’un autre monde.
Produire des biens matériels et des services qui permettent à l’ensemble de la collectivité de vivre. Participer au destin d’une collectivité, d’une région, d’un territoire. Assurer une protection sociale et médicale à tous. Permettre aux individus de percevoir le sens de leur vie, des rapports qu’ils ont entre eux, de donner sens à leur réalité collective et historique. Au cours des prochains numéros, nous nous intéresserons à « Faire société » autrement.
Nous consacrerons ainsi cinq dossiers articulations à :
Faire économie Faire politique Faire justice Faire culture Faire humain
Celles et ceux qui étaient au Pélerin
Caroline Coco, Nathalie Damman, Florence Darville, Laurence Delperdange, Claire Frédéric, Dominique Godet, Bruno Gosse, Anouk Grandjean, Paul Hermant, Delphine Heymans, Leslie Leonie, Marjorie Paternostre, Annette Rémy, Milady Renoir, Ivan Tadic, Morfula Tenecetzis, Nathalie Toussaint, Nathy Vandenberk.
… et qui auraient voulu être là
Laurence Baud’huin, Julien Charles, Véronique Cantineau, Gaëlle Clarck, Bénédicte du Bois d’Enghien, Jean-Luc Manise, Julie Scoutlaire, Cataline Sénéchal, Myriam van der Brempt, Eric Vermeersch, Bernadette Vrancken.