Territoires Zéro Chômeurs de Longue Durée
Relocaliser le travail et définir démocratiquement les activités utiles
Par Julien Charles
L’article 23 de la Déclaration universelle des droits humains fonde le principe d’un chômage garanti, mais aussi d’un emploi garanti : « Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage. » Les Régions bruxelloise et wallonne se sont engagées à répondre à ce défi, entre autres en adaptant l’expérimentation française de Territoires zéro chomeurs de longue durée. En Wallonie, le projet est intégré au récent le plan de sortie de la pauvreté mais il s’y trouve dénaturé. A Bruxelles, une étude éconimique récente (KULeuvent/FactorX, réalisée à la demande d’Actiris) calcule un solde positif de 94.000€ par an et par ETP à partir de la 5ème année de mise en œuvre du projet.
Notre étude, réalisée avec la FdSS, Ressources, ConcertES et PropagES, également commanditée par Actiris, avait pour mission de cerner les activités économiques pertinentes qui pouvaient être réalisées dans ce cadre. Cette démarche repose sur un travail de concertation avec les acteurs bruxellois de l’économie sociale et de la vie associative, sur base de l’identification des manques ressentis à l’échelle de la Région. L’étude soutient la création d’entreprises multiactivités de plus de 100 travailleurs. Ceci permet à l’entreprise de parvenir à un point d’équilibre économique en moins de 5 années. Ce seuil permet aussi aux travailleurs de faciliter l’exercice de leurs droits individuels (formation, qualification, etc) et collectifs (représentation en Conseil d’entreprise, etc).
Les activités identifiées constituent des propositions qui doivent être retravaillées sur base d’un cadastre des besoins des micro-territoires, des compétences et des volontés des personnes privées d’emploi vivant sur le territoire. Les démarches entreprises sur trois communes bruxelloises ont été analysées à cette fin : Berchem-Sainte-Agathe, Bruxelles Ville et Schaerbeek. Elles confirment la nécessité de traiter ensemble les réparations à pratiquer dans l’urgence et les anticipations à envisager dans les territoires. Les deux conditions préalables favorisant une installation réussie du projet sont l’hétérogénéité du territoire lui-même et le soin apporté à l’information des populations directement concernées par la proposition
La conclusion politique de cette étude ? Les TZCLD sont un excellent moyen, parmi d’autres, de répondre aux urgences de notre époque en relocalisant le travail et en définissant démocratiquement les activités utiles. Les TZCLD sont donc bien plus qu’une politique de remise à l’emploi des personnes les plus précarisées.
L’étude complète est disponible sur le site du Cesep.