Rendre visible l’invisible
Les Habitant·e·s des images sont né·e·s en 2013 et ont pour champ d’action la ville et les médias, l’art et le social. La structure développe des œuvres engagées et collaboratives qui questionnent les rapports de pouvoir à travers les systèmes de représentation : magazines, affiches, films, installations, expositions, débats… La particularité va alors être de brouiller les frontières entre réalité et fiction, privé et public, pour faire apparaître de nouvelles règles du jeu, de nouvelles images parlant de nos engagements intimes.
Depuis 2021, les Habitant.es ont recueilli une centaine de témoignages sur les usages et les distances numériques, en ouvrant notamment un bureau public au cœur des Marolles. Cet intérêt est en partie lié à l’implication du collectif dans le mouvement « Rendre visible l’invisible » qui coordonne à Bruxelles une grande partie des actrices et acteurs de la pauvreté, pointant et combattant les facteurs et les vecteurs d’inégalités. Le Covid a évidemment renforcé et accéléré la modification du rapport de chacune et chacun au numérique, et très particulièrement, à leur corps défendant, des personnes les plus éloignées des moyens et des envies technologiques. Les accès se sont singulièrement compliqués, ainsi qu’on le lira par ailleurs dans ce numéro, aux aides sociales, aux administrations, aux services bancaires, etc…
C’est en travaillant dans une collaboration de tous les instants avec tous ces « témoins du vécu » et en constituant un Comité Humain du Numérique que les Habitant.es ont pu établir un « Code du Numérique » dont on trouvera ici l’état actuel. Ce Code ne sera en effet terminé qu’en 2023 et il est loisible pour tout le monde d’y contribuer jusqu’à son adoption définitive [^] . On trouvera donc ici des extraits significatifs de ce qui constitue aujourd’hui un « Livre Premier ».